Rhinopneumonie chez le cheval : Comprendre, prévenir et agir efficacement

La rhinopneumonie, causée par l’herpèsvirus équin de type 1 (HVE1), est une maladie virale redoutée dans le monde équin. À l’origine de troubles respiratoires, abortifs ou nerveux, elle est non seulement un défi sanitaire, mais aussi un problème économique majeur pour les professionnels du secteur. Très contagieuse, cette pathologie peut rester à l’état latent dans l’organisme avant de se réactiver, créant ainsi des foyers récurrents difficiles à contrôler. Cet article vous explique tout ce que vous devez savoir pour protéger vos chevaux et limiter la propagation de cette maladie.

Origines et causes de la rhinopneumonie

La rhinopneumonie est causée par deux types de virus de la famille des Herpesviridae :

• L’herpèsvirus équin 1 (HVE1), connu comme le virus abortif, est le principal responsable des avortements viraux chez les juments. Il peut également provoquer des troubles respiratoires et nerveux.
• L’herpèsvirus équin 4 (HVE4), quant à lui, est principalement associé aux troubles respiratoires, bien que ses effets soient généralement moins graves.

Ces virus sont peu résistants dans l’environnement extérieur, mais peuvent survivre plusieurs jours dans des conditions favorables comme les milieux humides ou riches en sécrétions biologiques. Leur principal mode de transmission est direct, par les aérosols (toux, éternuements) ou le contact avec des sécrétions contaminées (placenta, avortons). Cependant, la transmission indirecte via des équipements ou des mains souillées est également courante.

Une caractéristique inquiétante de ces virus est leur capacité à entrer en latence dans l’organisme. Un cheval infecté peut ne présenter aucun symptôme pendant des mois, voire des années, jusqu’à ce qu’un facteur déclenchant comme le stress ou des traitements spécifiques réactive le virus.

Comment se transmet la rhinopneumonie ?

La transmission du virus est rapide et peut affecter tout un élevage en peu de temps. Les principaux vecteurs incluent :

1. Les chevaux infectés : Par leurs sécrétions nasales, vaginales ou encore via les avortons contaminés.
2. L’environnement : Le virus peut persister sur des surfaces, des équipements ou dans les boxes si des mesures d’hygiène ne sont pas rigoureusement appliquées.
3. L’homme : Bien que l’HVE1 ne soit pas transmissible à l’homme, les propriétaires ou soignants peuvent jouer un rôle de vecteur passif en transportant le virus sur leurs vêtements, bottes ou mains.

Les symptômes selon les formes cliniques

La rhinopneumonie peut se présenter sous trois formes principales : respiratoire, abortive et nerveuse. Chaque forme présente des symptômes spécifiques qu’il est important de reconnaître.

1. Forme respiratoire

C’est la forme la plus courante, notamment chez les jeunes chevaux.

• Symptômes : Fièvre, toux sèche, jetage nasal, parfois des larmoiements.
• Complications : Une infection bactérienne secondaire peut aggraver l’état général du cheval.
• Gravité : La maladie est rarement fatale mais peut affecter les performances des chevaux à long terme.

2. Forme abortive

Cette manifestation concerne principalement les juments gestantes.

• Symptômes : Souvent silencieux jusqu’à l’avortement, qui survient généralement dans les derniers mois de gestation.
• Origine : Le virus peut provenir d’une contamination récente ou d’une réactivation du virus latent chez la jument.
• Risques : L’avorton et ses annexes (placenta) sont hautement contagieux pour les autres chevaux.

3. Forme nerveuse

C’est la forme la plus redoutée en raison de sa gravité et de la diversité des symptômes.

• Symptômes : Troubles locomoteurs, paralysie, ataxie (manque de coordination), incontinence urinaire, fièvre.
• Pronostic : Il varie selon les cas. Certains chevaux récupèrent totalement, tandis que d’autres conservent des séquelles importantes ou ne survivent pas.

Comment diagnostiquer la rhinopneumonie ?

Le diagnostic repose sur deux étapes :

1. Observation clinique : Les symptômes permettent une première orientation.
2. Confirmation par analyses de laboratoire :
   • PCR : Recherche d’ADN viral sur écouvillons nasaux, prélèvements sanguins ou tissus.
   • Sérologie : Détecte la présence d’anticorps.
   • Analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) : Pour les cas nerveux.

Traitements disponibles

Il n’existe pas de traitement curatif spécifique contre la rhinopneumonie. Les options actuelles visent à soulager les symptômes et prévenir les complications :

• Antiviraux : Bien que parfois utilisés, leur efficacité reste limitée et leur coût élevé.
• Soins de soutien : Maintenir les chevaux atteints de la forme nerveuse debout est crucial pour améliorer leurs chances de récupération.

Prévenir la rhinopneumonie : mesures médicales et sanitaires

Vaccination

Un vaccin existe contre l’HVE1. Bien qu’il ne garantisse pas une protection totale, il réduit significativement la gravité des symptômes et limite la contagiosité.

• Protocole vaccinal : Primo-vaccination en deux injections espacées de 4 à 6 semaines, suivies de rappels semestriels ou annuels.
• Juments gestantes : Injections spécifiques aux 5e, 7e et 9e mois de gestation.

Hygiène et quarantaine

• Isolement : Quarantaine systématique des nouveaux arrivants ou des chevaux malades.
• Nettoyage : Désinfection régulière des boxes, équipements et points d’eau.
• Précautions lors des rassemblements : Éviter les contacts entre chevaux extérieurs, proscrire les abreuvoirs communs, et veiller à la propreté du matériel partagé.

Questions fréquentes sur la rhinopneumonie

Un cheval vacciné peut-il transmettre le virus ?

Oui, car la vaccination ne protège pas à 100 %. Un cheval vacciné peut excréter le virus en cas de stress ou de réactivation, bien que dans une moindre mesure.

Dois-je annuler une compétition en cas de foyer déclaré ?

Pas nécessairement. Envisagez des mesures préventives : vérifiez la santé des chevaux, désinfectez le matériel, et limitez les contacts entre chevaux.

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